Tous les radicalismes (religieux, politiques, écologiques...) se ressemblent. Ils réclament un asservissement aveugle à un dogme vécu par les impétrants comme une transcendance. Tombant depuis les confins d’un arrière-monde fait d’idées pures et de concepts éclairés, ils touchent de leurs grâces quelques esprits modelables et façonnables à merci succombant à l’appel de la foi, toujours très prompts à se charger des oripeaux du héraut rédempteur. Dès lors, la raison et le bon sens sont autant de blasphèmes qu’ils ont à combattre. Ces gens au demeurant inoffensifs et plein de bonnes intentions se sentent investis d’une mission : sauver le monde... Sauver les âmes de l’impureté, sauver les blancs des métèques, sauver les oiseaux et les requins des nuisances humaines... autant de combats qui procèdent du même mode opératoire : exclure ce qui n’est pas soi au nom d'une supposée impérieuse nécessité. Pris individuellement, ils ne présentent aucun danger, ils passeraient même pour l’idiot du village dont Van Gogh a immortalisé les traits (vous l’avez ?). Mais rassemblés en meute ils disposent d’un pouvoir de nuisance notable avec toutefois une prédilection pour les cibles faciles. Etre fort avec les faibles et faible avec les forts est inscrit en bonne place dans leur table de la Loi. Ce n’est pas du sadisme mais du pragmatisme. L’écologie ne peut être vécue par ses militants comme un acte joyeux, positif et rassembleur. C’est au contraire l’instrument d’une passion triste qui vise à punir et exclure de la nature les mécréants et les apostats.
Toute forme de dialogue est impossible. N’essayez même pas ! D’une part, parce que vous êtes avec eux ou contre eux. Il n’existe pas d’autre alternative ; d’autre part, parce que vous êtes le problème. Pour ces missionnaires chevaliers donquichottés, l’homme est toujours mauvais, le réel déplaisant et les moulins n’existent pas. Cette Terre n’est peuplée que de géants maléfiques et nuisibles pour la faune. Vos ailes de kite en tissu n’en sont pas, ce sont des épées aux lames effilées qui tournoient et pourfendent l’air... et font peur aux ch’ti noiseaux. La quête de l’écolo est d’éradiquer tout bipède dépourvu de plumes des zones naturelles sauf s’il est affublé un appareil photo et de l’envie irrépressible de shooter pour la dix-millionième fois la gallinette cendrée couvant son oeuf, le tout formant le multipass pour un monde meilleur (comprenez un monde sans homme) de ce néo-clergé et de son totem français, le Natura 2000.
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