Existe-t-il un kiteur type ou des types de kiteurs ? À nous observer, je dirais que c'est un peu les deux. Pour jouer, j'ai tenté de catégoriser nos modes de pratique. J’en ai dénombré six. Ils distinguent les profils types qui correspondent à des comportements types. N’en déplaise à certains qui me prêtent des aptitudes à la sociologie1, tout ce qui suit ne relève évidemment que de l’investigation de bazar, pour être gentil, ou de la farce, pour être sincère. Ces cases sont autant de cages à plusieurs issues d’où chacun entre et sort à sa guise, en fonction de l’évolution de ses envies et de l’air du temps. Et vous, dans quelles cases entrez-vous ?
The typical profiles of the kitesurfer
1. Le navigateur
C’est un gars qui aime naviguer avant toute chose... ou qui a mal aux genoux... ou les deux. Monter en selle et chevaucher son fier destrier durant des heures, rallier tel point à tel autre, parcourir de longues distances, voir défiler la côte au loin, se repaître du temps long et de la solitude du large... voilà tout ce qui l’anime. C’est un client privilégié des grosses bâches, du foil ou du tiki. Il aime s’équiper de GPS (et parfois de mini-palmes, au cas où) pour ensuite contempler (et partager) la belle trace du GPS et ses dizaines de zigzags qui zèbrent de rouge une portion de carte Google Map. Le navigateur a des gènes de marin, un poil contemplatif, un poil aventurier... un poil arthrosique ?
2. Le joueur
Le kite est d’abord pour lui un moyen de s’amuser et chaque session une occasion de surfer la vague ou de s’envoyer en l’air. Il a acquis, au fil de son expérience, un certain nombre de tricks qu’il répète inlassablement. Il déroule à l’envi son petit lexique du kite à lui. Parfois, quand les conditions ne sont pas optimum, il tente de nouvelles choses mais ce n’est pas sa priorité. Il progresse par la répétition et le peaufinage inlassables de ses figures de style préférées. Il en a suffisamment dans son escarcelle pour s’en repaitre sans aller jusqu’à l’écœurement. Et quand bien même il en manquerait, c’est d’abord un jouisseur explosif et, à ce titre, les quelques décharges d’adrénaline qu’il produit à chaque session suffisent à son bonheur. Généralement, c’est un adepte du vent fort et des petites toiles. Le joueur est le profil de kiteurs-branleurs le plus répandu.
3. Le compétiteur
Il fonctionne à l’enjeu et à l’affrontement. Que ce soit en vitesse ou en longue distance, il lui faut des challengers, des bouées, et un chronomètre qui tourne. Et éventuellement au bout de la course, un classement, un podium sur lequel monter et quelque chose à brandir devant les badauds. Il aime donc la bagarre, les ambiances de compétition, cette étrange sensation faite de stress et d’adrénaline qui s’empare de lui sur la ligne de départ. Il s’organise, seul ou avec quelques potes, des sessions d’entrainement pour améliorer la finesse de son pilotage et sa forme physique. Souvent son matos est adapté aux disciplines dans lesquelles il concourt et affuté comme un scalpel. Dans son salon, y a une vitrine avec des coupes et des breloques (le compétiteur a un goût de chiotte).
4. Le performeur
C’est LE stakhanoviste du kite. Pour lui, aucune alternative : il doit connaitre et réaliser sur le bout des doigts la totalité du dictionnaire des tricks référencés et... en instance de l’être. Qu’il soit simple kiteur de loisir ou professionnel du kite, son ambition est la même : cocher toutes les cases, collectionner toutes les figures, valider tous les savoir-faire. Son plaisir : faire ses gammes comme un musicien jouerait un mini-récital en enchainant, les uns après les autres, tous les meilleurs morceaux de son répertoire. C’est le gars qu’on aime regarder depuis le bord de la plage en poussant de grands Waouh !!! C’est aussi le gars dont on s’éloigne vite quand on kite à côté de lui, tant l’idée d’être comparé (depuis la plage) nous fait mal au cœur. Le mec est au top, son matos itou. Quand il est vraiment bon, il crée un groupe Facebook, fait des tutos et s'en met plein les fouilles.
5. L’imposteur
C’est un peu un acteur, un comédien, un artiste du paraitre. Il a tous les accessoires du kiteur comme d’autres ont l’habit du moine. On le reconnait dès son arrivée sur le parking : il n’a pas la même attitude que les autres. Au lieu d’être excité comme une puce et vider frénétiquement son coffre (en apnée pour aller plus vite), lui, il va, tranquille, serrer des pognes, taper la discute, chercher... l’inspiration. Il passe le temps sur le spot à déplacer son matos d'un endroit à l'autre, à gréer avec la célérité d’un gastéropode sous sédatif, à faire des allers-retours incessants plage/ parking avec des pauses palabres à chaque fois qu’il rencontre un alter ego. Au final, il navigue une petite demi-heure et rentre avec un air dégouté : « le vent est merdique ». On me souffle dans l’oreillette que l’imposteur serait une espèce endémique du... sud !?... Allégation que je me refuse, bien entendu, à colporter. Son matos n’a pas d’importance.
6. Le kéké
Celui-là, bizarrement, on l’a tous bien en tête... au singulier et parfois au propre. Le kéké, ou « kéké des plages », c’est celui qui navigue à 50cm du bord devant l’aire de gréage, grille la priorité aux sortants, vire devant tes moustaches, te colle au cul, saute au milieu des débutants, balaie la plage à grands coups d’aile rageuse et, la statistique prêtant renfort à l’ironie, finit toujours par se fracasser bruyamment dans 5cm d’eau ou s’emmêler avec un pauvre innocent tétanisé par la surprise et la peur. Le kéké, souvent conspué par les autres pratiquants est pourtant un être sensible. S’il navigue si près ce n’est pas le fait du hasard. Il a simplement plus besoin que d’autres de la considération de ses collègues. Il s’offre, avec courage et sans pudeur, à leur jugement et quête leur approbation. Si son matos est du dernier cri, c’est uniquement pour être encore plus visible, pas par ostentation... ou alors si peu. Ne le blâmez pas trop ! Nous sommes tous un peu kéké à nos heures. Faites le test pour voir...
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1. L'intention est aimable mais me laisse circonspect. Si vous avez trois minutes à perdre, je vous invite à découvrir la sociologie 3.0 à la française. Avertissement: la vidéo pique les yeux et gratte les oreilles. Si vous n'en avez pas assez vu et entendu, alors je vous propose d'enjamber l'Atlantique. Vous verrez que là-bas aussi ils ont des forts en thème (article de Marianne). À ce demander si la sociologie ne serait pas la première science inexacte...
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